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Batterie basse de rupture de Pourjoint devenue Cr43 - 667SK

Vestige d'un canon allemand 5cm KwK L/60 (long) ou L/42 (court).

Batterie de rupture de Pourjoint.

1 & 2 - Galeries françaises sous roc de 1893 équipées d'un canon de 32 cm chacune pour des tirs parallèles (directions s) perpendiculaires à la côte de la presqu'île de Crozon.
3 & 4 - Bunker 667SK de 1943 obturant l'embrasure des galeries françaises. Le canon de 5cm (5cm KwK L/60) du blockhaus 3 est orienté pour que le tir longe la côte et protège une approche ennemie de la position Cr 42 plus à l'Est. Le canon de 5cm du blockhaus 4 est orienté comme le canon français de 320 mm.

Du haut de la falaise, à l'extrême fin de la Pointe des Espagnols, au niveau de la mer, un petit bunker allemand est visible. Il s'agit d'un bunker 667 SK qui était armé d'un canon de 5 cm d'origine antichar monté sur char (5cm KWK – KampfWagenKanone – canon pour véhicule de combat) en deux versions possibles 5cm KWK 38 L/42 (tube court) ou 5cm KWK 39 L/60 (tube long). SK = SonderKonstruktion. Les SonderKonstruktionen sont des constructions basées sur un plan d'origine qui a été fortement adapté à la situation topographique ou stratégique dont les plus grands exemples sont dans la batterie de Kerbonn. Le regelbau (plan) 667 de base comporte un mur de flanquement et une embase en gradin ce qui s'avérait inadéquat dans le cas présent. Ce 667 SK est accompagné de son jumeau, un autre blockhaus 667 SK uniquement visible de la mer ou de la côte brestoise. Ces deux aménagements datant au plus tôt de 1943 bouchent deux galeries françaises sous roc d'une ancienne batterie de rupture casematée dite de Pourjoint (construction 1893) équipée de deux canons de marine de 320 mm – M 32cm modèle 1870 1884 sur affûts 1888 . Une défense du même genre qu'à la batterie basse de rupture de la Pointe des Espagnols à proximité. Ainsi les Allemands ont réutilisé une position française pour un usage de défense du Goulet. Le petit calibre engagé avait pour vocation de porter atteinte à des navires rapides de tailles réduites tandis que les Français concevaient d'atteindre des cuirassés "immenses" blindés, lents, et ceci juste sous la ligne de flottaison afin de les couler.

La batterie française fut désarmée lors de la première guerre mondiale (1915) pour transférer les canons gigantesques (affût de 48 tonnes environ) vers le front de l'Est de la France dans le cadre d'équipements d'artillerie lourde à grande puissance (ALGP) pour l'armée de Terre. Elle semble avoir été déclassée ensuite. D'autres batteries de rupture ont perdu leurs 2 canons de 32 cm en 1915 mais ont perçu, un temps, des petits canons (TR) à tirs rapides. La batterie basse de Pourjoint n'ayant pas de plate-forme de tir, celle-ci fut abandonnée sans avoir connu la guerre... Seuls des exercices ont fait résonner les falaises.
La batterie avait son magasin de poudre dédié ainsi qu'un poste de télémétrie type Audouard vers le Stiff.

L'armée d'occupation allemande codifie cette position à flanc de falaise : Cr43. Cette position est intégrée au stützpunkt de la Pointe des Espagnols.