De 1940 à 1944, la batterie légère mobile allemande antiaérienne de Clouchouren Cr322 surveille le ciel, la rade de Brest, le bourg de Crozon et le carrefour du Poteau. Un seul canon servi par 7 artilleurs et sécurisé par un groupe de fantassins. Une menace constante pour la population. Le canon Flak 30 employé à cet effet a une portée terrestre de 5783 m et une portée anti-aérienne de 2200 m. Il n'y a pas d'arbres, pas de haies hautes à l'époque. Le champ d'action est donc vaste.
Durant la seconde guerre mondiale, l'armée allemande d'occupation
installe des batteries légères antiaériennes mobiles quelques jours après
l'invasion de la presqu'île de Crozon, le 19 juin 1940.
La mission de défendre le ciel de Brest revient au Flak-Regiment 100 composé
de cinq bataillons Flak : 152, 193, 321, 339, 553. Flak au féminin est
un acronyque qui désigne l'artillerie antiaérienne allemande. Flak = Flakartillerie
= Flugabwehrartillerie = Artillerie antiaérienne. L'acronyme Flak au masculin
désigne une gamme de canons antiaériens. Flak = Fliegerabwehrkanone ou
Flugabwehrkanone = Canon antiaérien. Le régiment de défense aérienne est
commandé dès le 20 juin 1940 par l'oberst Franz Engel [finit la guerre
au grade de generalmajor mais reste prisonnier en Russie durant 10 ans
après guerre.] ceci jusqu'au 20 janvier 1942. Son successeur l'oberstleutnant
Johannes Kördel est en poste jusqu'au 23 août 1942, repris par l'oberst
Karl von Löderer [finit la guerre au grade de generalmajor, malade de
1943 à 1944, il commande par la suite une unité d'entraînement avant d'être
prisonnier aux USA durant deux ans.] jusqu'au départ du Flak 100 pour
Le Havre en mars 1943. Il s'agit d'un régiment motorisé de canons légers
antiaériens assistés de matériels de transmission et de projecteurs, le
tout en grande mobilité sans pour autant manquer d'efficacité. Le régiment
se targue d'avoir abattu 68 bombardiers anglais et 1 chasseur anglais
au cours de 37 raids pour l'année 1941. Sa mise en place en presqu'île
de Crozon se fait sur les hauteurs de Kerguiriou/Kergariou, Kergrigent*,
Rigonou, Kersiguenou, Guernigenet. Positions de campagne en attendant
des renforts statiques.
Des éléments de ce régiment remettent en état les positions
françaises de DCA de l'entre deux guerres essentiellement constituées
de canons de 37mm CAD Mle 1933, de canons de 75mm CA 22/24 en tourelle,
de canons de 75mm Mle 1897 CA sur plate-forme 1915, d'une mitrailleuse
quadruple de 13,2mm CAQ et d'une autre mitrailleuse de 13,2mm CAD. Le
matériel français est rapidement insuffisant. Ainsi la batterie française
de DCA de Kerguiridic/Keradiguen
est démantelée pour cause d'obsolescence et à proximité est installée
une batterie mobile de canons de 3,7cm par les Allemands.
Les premiers renforts proviennent des forces
allemandes de la Marine-Flak-Abteilung 804 dès octobre/novembre 1940
et cela jusqu'au printemps 1944 : unité d'artillerie de Marine au complet
qui équipe les batteries lourdes et légères indifféremment. Ensuite, elle
est renforcée par d'autres unités jusqu'en septembre 1944 dont la Marine-Flak-Abteilung
231 [1/231 2/231 en batteries lourdes uniquement] et la Marine-Flak-Abteilung
803 sous la forme d'une seule batterie lourde [1/803].
Les canons les plus utilisés sont : le canon Flak 28 Bofors de calibre
4cm, le canon Flak 36 (parfois Flak 37 identique hors système de visée)
de calibre de 3,7cm et le canon Flak 30 [ bien qu'insatisfaisant pour
cause d'enraiement fréquent, il est le canon le plus usité] et Flak 38
toud deux de calibre de 2cm. Les calibres supérieurs sont réservés aux
batteries lourdes antiaériennes qui sont elles-mêmes secondées par ces
canons légers montés sur chariot à pneumatiques et attelés à un camion
pour un déplacement rapide si nécessaire.
La pression des missions de la RAF (aviation anglaise) impose un renforcement
antiaérien par la construction en béton armé de batteries lourdes antiaériennes
de 4 à 6 canons. Calibre 8,8cm ou 10,5cm dans la plupart des cas. Quatre
canons 7,5cm ont été en usage à Saint Jean. Malgré ces aménagements imposants
dès 1941, nombreuses sont les batteries légères de la DCA allemande qui
perdurent durant la guerre. Quelques unes sont supprimées, quelques autres
sont déplacées, mais elles restent nombreuses, isolées en pleine nature
bien souvent. Elles sont officiellement 14 sur la zone Brest (la presqu'île
appartient à Brest Süd), ce nombre correspond aux batteries légères ayant
plusieurs canons légers et étant autonomes techniquement (transmission,
projecteurs et détection acoustique des avions ennemis). Non seulement
elles sont maintenues mais des projets de nouvelles installations sont
prévus alors que le conflit arrive à son terme le 19 septembre 1944 en
presqu'île de Crozon.
Les artilleurs, personnels radio et d'infanterie logent chez l'habitant
si une ferme est proche ou sinon des baraquements en bois camouflés font
office de casernement et d'abri technique.
Les batteries légères mobiles ayant un canon unique et peu de support
technique sont incalculables. Elles sont rarement restées au même endroit
par crainte d'attaque de la résistance, surtout en fin de guerre.
L'exemple de la batterie légère de Marros éclaire parfaitement cette faculté
de déplacement. Cette batterie dispose de quelques canons légers, d'une
réserve à munitions en dur et d'un projecteur, ce qui fait d'elle une
batterie Flak autonome. Sa mission est de surveiller le ciel au-dessus
du pont de Térénez, entrée Nord stratégique de la presqu'île. Simple coïncidence
ou considération stratégique, cette batterie est reversée ailleurs quand
les croiseurs allemands Scharnhorst et Gneisenau quittent Brest pour être
attaqués en Manche et Mer du Nord par la flotte anglaise. Il est vrai
que la nécessité de bombardement de Brest est alors amoindrie. Cependant
Marros reste fortement occupé par la troupe allemande qui garde le pont
jusqu'à sa destruction le 24 août 1944. Le contingent vit dans des baraques
et vient quotidiennement acheter des œufs à la ferme avec le sourire,
puis au fil du temps, quémander et enfin menacer quand le sentiment de
guerre perdue prévaut.
Autre exemple, cette fois-ci, il s'agit d'une amélioration de performance.
En janvier 1941 jusqu'à la mise en place de la batterie
lourde de Botsand (première version), une batterie Flak légère est
disposée au carrefour Keraël/Kerneval dans des encuvements sur plates-formes
en bois.
L'exception de mobilité la plus connue est la batterie de Clouchouren
qui connaît un seul canon Flak 30 en position de campagne tout au long
de la guerre sans aucun mouvement, sans équipement de protection, simplement
sous filet de camouflage et qui verra les premières unités de reconnaissance
américaine du 13th Infantry arriver sur elle, après avoir anéanti la position
de la Heer (armée de terre) dans les bunkers
669 de Landaoudec le 17 septembre 1944, deux jours avant la Libération.
Au soir du 17, la 28th Infantry est en rescousse définitive. Il y a des
combats à Clouchouren, les Allemands se sont réfugiés en retrait. Le canon
en situation dégagée pouvait être pilonné par l'artillerie américaine,
la position à découvert ne pouvait être tenue.
Autre exemple de batterie antiaérienne légère, cette fois disposant de
trois canons de calibre de 3,7cm à Pont Scorff. La Cr330
a vécu l'enfer des bombardements et à fait vivre l'enfer à la population
avoisinante.
En matière de défense aérienne, tout n'est pas que canons, le besoin de
projecteurs se fait sentir pour le combat de nuit. Ceux-ci sont mis à
l'écart des batteries, parfois même sont-ils isolés comme celui de Kerivin,
surplombant le hameau. Les projecteurs se déplacent aussi sur roues de
sorte que le projecteur du Moulin du Poulmic en Saint Efflez est resté
environ 18 mois sur place à partir de janvier 1941, il est ensuite transporté
vers une autre affectation. Enfin, il faut compter sur les stations d'écoute
pour la détection des avions en vol sur zone.
La plus forte concentration de batteries légères « fixes » s'étend autour
de la base de Lanvéoc-Poulmic pour défendre l'aérodrome qu'utilise la
chasse allemande, ainsi que l'unité
de sauvetage en mer des pilotes Allemands et le service de météo et
de reconnaissance Atlantique Nord.
Batteries antiaériennes légères défendant l'aérodrome de Lanvéoc :
Kerlivit Nord (enclave d'Argol) altitude 73/79m codée Cr301
Le Quinquis (Crozon) altitude 69m codée Cr302
Kerguéréon Est altitude 52 m codée Cr304, dans la base
Pointe de Pen ar Vir codée Cr306
Kerlan altitude 80m codée Cr307
Fort de Lanvéoc altitude 54m codée Cr308
Lanvéoc Ouest codée Cr311
Lanvéoc Sud codée Cr312
Base navale codée Cr314
Maison Blanche Ouest altitude 61m codée Cr319
Kerzouanec Est altitude 73m codée Cr320
Clouchouren Est altitude 64m codée Cr322
Les numéros de Cr (Crozon) manquants sont des projets de batteries non
réalisés.
Les positions de la Luftwaffe (aviation allemande) sont davantage technologiques
alors que les défenses côtière et aérienne sont réservées à la Kriegsmarine
(Marine) et l'intérieur des terres, défense sol-sol, réservé à la Heer
(armée de terre). Elles sont codées Cr500 et plus. Les positions Cr506
et Cr507
sont représentatives de l'intégration de l'armée de l'air allemande en
presqu'île de Crozon.
Sur le terrain, aujourd'hui, il ne reste que de très rares traces de ces
batteries très actives contre les bombardiers légers (chasseurs bombardiers)
qui volent à basse altitude et attaquent en piqué. Les avions à haute
altitude ne sont pas atteignables. La position de campagne faite de rondins
de bois étant rebouchée par de la terre, la place est nette désormais
pour l'agriculture. Seules quelques dalles en béton sont construites en
fin de guerre mais peu fréquemment, afin d'éviter les méfaits de la boue.
*Kergrigent est équipé d'un canon antiaérien de calibre 8,8cm les derniers jours de la guerre. Celui-ci est posé dans un petit décaissement de terre sans aucune protection. Il est sensé protéger les Allemands de l'avancée américaine de St Efflez. Le canon est abandonné en l'état lors de la Libération.
Mur de l'Atlantique
Batterie antiaérienne de Cornouaille
Poste de tir des mines de Cornouaille
Batterie antiaérienne pointe des Espagnols Cr332
Batterie antiaérienne de Botsand
Batterie antiaérienne de Kertanguy
Flakartillerie légère et mobile
Détails de mission du bombardement du 3 septembre 1944
Bombardement du 25-26 août 1944
Administration des bombardements
Cr43 Pourjoint ex batterie de rupture
Bunker wellblech - tôle métro Vf1b
Wn Cr323 Batterie antiaérienne Saint Jean
Wn Cr330 Batterie antiaérienne Pont-Scorff
Wn Cr354 Batterie antiaréienne de Trébéron
Wn Cr507 Station radio Kervenguy
Torpedobatterie de Cornouaille
Obstacles anti-débarquement en bois
Le Fret quartier sanitaire allemand
Vedette fluviale - Flugbebriebsboot
Patrouilleur d'avant-poste - Vorpostenboot
Escadrille E6 ou 6e et hydravions Latécoère 521-522-523
Avion fusée Messerschmitt 163 Komet
Stations de radio guidage allemandes
Position d'un projecteur de 60cm Flak-Sw 36
Embase béton de canon Flak 2cm
Une entreprise française participe au Mur de l'Atlantique
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