La résistance sur la Presqu'île de Crozon n'a pu agir avec
ampleur durant la seconde guerre mondiale. Il n'y a pas de hauts faits
d'armes sur la presqu'île de Crozon pour plusieurs raisons. Tout d'abord
le port militaire de Brest occupé par l'armée allemande nécessitait de
la part de la résistance un travail de renseignement plus que d'action.
Ensuite, la presqu'île disposait d'un système défensif concentré composé
de quelques milliers de soldats Allemands munis d'un équipement lourd cerné par des champs de mines.
Ce n'est certainement pas quelques bataillons de FTP qui auraient pu semer
la panique. Ceci d'autant que plusieurs zones du territoire étaient considérées
comme interdites aux civils et qu'un dispositif serré de contrôle d'identité
maillait l'espace. Cela ne veut pas dire que la résistance était inexistante.
Les actions au delà du renseignement se concentraient sur la destruction
de câbles téléphoniques ou électriques et des agissements sporadiques sur les voies ferrées.
Les soldats allemands ont pris peur dès la libération de Brest sachant
que l'armée américaine bombarderait nécessairement les points stratégiques
de la presqu'île. Des bombardements qui se sont avérés meurtriers, et
qui ont été jugés aveugles. Ces bombardements étaient toujours précurseurs
d'une attaque terrestre.
Pour autant des bataillons de FFI/FTP commandés par le colonel Eon* ont
très nettement contribué à libérer le Menez-Hom et sont descendus vers
Plomodiern. Le 29 Août 1944, une première attaque de francs-tireurs partisans
se retrouve neutralisée par des nids de mitrailleuses allemandes disposées
sur le sommet du Menez-Hom. La seconde attaque du 1er septembre, menée
par le bataillon de FTP "Normandie" appuyé par quelques chars américains
est enfin couronnée de succès. Dans l'après-midi, la cote 299 (nord du
Menez-hom) et la cote 330 centre du Menez-hom tombent. Le FTP Henri Birrien
plante un drapeau tricolore au cœur de la cote 330. Ce poste de veille
qui a une vision panoramique de la région n'est plus opérationnel.
Les FTP du bataillon Normandie provenait du maquis de Saint Goazec Spézet.
L'armée américaine présente, nommée Task Force A, fit alors mouvement
plus rapidement vers la ligne de front de l'axe nord sud St Efflez, l'île
de L'Aber.
Quelques FTP ont attaqué les défenses de l'île de l'Aber mais sans succès
en ayant eu des victimes. Ces Allemands là, tueront leur jeune officier
avant de se rendre aux américains.
Le nombre exact de FFI/FTP victimes de la guerre est imprécis bien que
le nombre de 42 soit souvent avancé. Certains combattants s'étaient enrôlés
aux dernières heures et n'ont été répertoriés nulle part. Cependant 27
FFI/FTP, pour certains du bataillon Bellan, sont morts parmi de nombreuses
victimes civiles et militaires (soldats américains) lors du bombardement
américain de la ville de Telgruc le 3 septembre 1944.
"Faire la guerre" étant donc impossible à entreprendre sur le
territoire de la Presqu'île, de jeunes camarétois, et bien d'autres, se
sont rapprochés des réseaux de résistance du Finistère.
A la fin de la guerre, plus précisément le 16 octobre 1944, les bataillons
sont regroupés sous l'appellation 1er bataillon du Finistère, puis sous
une seule entité militaire, cette fois : le 118ème RI commandé par le
Capitaine Le Cléach agissant à l'origine à Chateaulin.
Ils avaient 20 ans à peine, se sont investis dans les maquis le ventre
creux, équipés de pétoires avant de s'organiser progressivement et de
devenir des unités combattantes.
De "simple maquisard" démuni, on devient FTP quand le groupe est armé
et qu'il combat en francs-tireurs. Puis le statut évolue, l'armée de l'ombre
prend corps, les survivants deviennent des FFI (Force Française de l'Intérieur)
avant d'endosser un statut militaire le temps de la libération complète
du territoire.
La zone Bretagne portait le code M2, l'un des réseaux majeurs s'appelait
le réseau Dentelles et s'activait de Brest à Quimper et était commandé
par le colonel Berthaud. Sans oublier le réseau de Tante
Yvonne de Morgat parmi tant d'autres... Quelques noms de bataillons
: bataillons Antoine Volant, Normandie, Stalingrad, Rosporden, La Tour
d'Auvergne...
Le général Bradley commandant l'armée américaine avait demandé à ce que
les FTP et FFI soient désarmés avant l'entrée en matière des Américains.
Ce général estimant sans doute la résistance Française trop fantoche pour
avoir une quelconque utilité. La demande ne fut pas appliquée.
*Le Général Koenig de l'état major des FFI de Londres, demanda au colonel Eon d'organiser la résistance qui manquait cruellement de chef militaire. L'officier sexagénaire fut parachuté sans aucune expérience du saut dans la nuit du 4 au 5 août 1944 dans les Côtes d'Armor dans le cadre de la mission Aloès. La mission de coordination Aloès se retrouve en porte à faux avec le plan Américain OssEx que le Général Bradley, dépositaire de l'autorité du Général Patton, impose en Bretagne. Bradley veut utiliser la résistance française comme simple guide et pour des traductions verbales sur le terrain, rien de plus. La résistance est outrée. Eon est obligé de communiquer avec l'Angleterre, qui renvoie les messages aux Américains... Une fois filtrés... La coordination est calamiteuse, proche de l'invective... Aux portes de la presqu'île de Crozon, la tension est à son comble et peut avoir été un des facteurs désastreux du bombardement de Telgruc.
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Poste avancé Toul ar Stang : Russes blancs
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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