La batterie du ravin du Stiff en Roscanvel, en presqu'île
de Crozon est un dispositif de défense côtière secondaire installé entre
la batterie de Fort Robert et les batteries de la Pointe des Espagnols
qui sont quant à elles majeures. Son statut de batterie complémentaire
va asseoir une vie stratégique brève.
La date du premier déploiement de la batterie varie selon les sources.
On parle ici d'une batterie datant de 1892-1893, et ailleurs d'une batterie
antérieure à 1892 sans plus de précision.
La batterie s'articule sur l'usage de deux canons de 320mm modèle 1870-1881
sur affûts M (Marine – pointage latéral possible) modèle 1882 PA (pivot
antérieur) pour un usage de tir direct au ras des flots sur les navires
cuirassés (blindés) qui forceraient le Goulet avant d'atteindre Brest.
Ces tirs de plein fouet sont guidés par un télémètre au moins, souvent
« perché » en hauteur sur la falaise.
Cette batterie de rupture selon le vocabulaire militaire de l'époque n'est
qu'une des batteries de rupture du Goulet utilisant une paire de canons
de 320mm. Le fort des Capucins, fort Robert, Pourjoint, la pointe des
Espagnols en sont pourvus mais étant sous casemate par sécurité, les munitions
ne sont pas explosives et le tir est perpendiculaire à la côte uniquement.
Côté côte Brestoise des équipements similaires sont installés. La batterie
du Stiff qui est à ciel ouvert utilise des obus explosifs récents et les
canons s'orientent d'Est en Ouest et inversement dans les limites du ravin.
Vers 1913, les canons de 32 cm sont redistribués.
Le second déploiement de la batterie s'effectue autour d'une plateforme
de tir échancrées pour 6 canons de 65 mm TR (tir rapide) modèle 1888.
Ceux-ci doivent pilonner rapidement les petites embarcations d'intrusion,
de débarquement, susceptibles de se déplacer à vive allure. La batterie
est classée parmi les batteries légères.
En 1915 ou 1916, la batterie est démantelée, le matériel récupéré. La
batterie du Stiff ne sera jamais réactivée. La batterie est construite
dans un ravin qui fait office de protection naturelle. Quelques bâtiments
de service sont élevés et une fontaine est mise à disposition des artilleurs.
Les vestiges de la batterie sont difficilement accessibles. Elle comporte
deux postes de télémétrie Audouard.
La défense côtière avant 1939
Batteries : Basse de Cornouaille - Haute de Cornouaille - Trez Rouz - Capucins - Kerbonn - Kerviniou - Pen-Hir - Tremet - Ty-Du - Stiff - Haute Pointe des Espagnols - Petit Gouin - Sud des Capucins - Batterie de rupture ou bombardement -
Casernement de la pointe des Espagnols
Corps de Garde 1846 : Aber - Camaret - Kador - Postolonnec - Roscanvel - Rulianec
Les forts : Fraternité - Landaoudec - Lanvéoc - Toulinguet
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