Un marin victime du devoir inhumé au cimetière de Telgruc-sur-Mer. Le quartier-maître Yves Marie Thomas, chauffeur. Il participait au maintien du rendement des machines de propulsion.
Le cuirassé Suffren mis à l'eau en 1899 fait partie de
l'élan des constructions maritimes toujours plus grandes avec des blindages
sensément protecteurs. Du nom du vice-amiral Pierre André de Suffren (18ème
siècle), le cuirassé fut le navire amiral de la flotte des cuirassés en
Méditerranée qui tenta le siège de la bataille de Gallipoli.
En 1915, pour des raisons de géopolitique, la marine britannique et française
regroupent alors les principaux navires des flottes respectives en Méditerranée
pour user de leur artillerie de marine envers l'empire ottoman (allié
de l'Allemagne) afin de favoriser un débarquement de troupes sur des terrains
accidentés.
L'artillerie ottomane terrestre pilonne avec efficacité une myriade de
navires de surface empêtrés et sujets à des contacts avec des mines. La
débâcle est totale, navires coulés, endommagés, des centaines de victimes
périssent en mer. Le repli est ordonné.
Le Suffren de 128.8 mètres de long est touché et prend partiellement l'eau.
Des obus ennemis ont généré des voies d'eau dans les salles utiles aux
tirs. Certaines sources parlent aussi de dégâts légers mais inquiétants
faits par des mines. Le cuirassé se retire du siège et se réfugie à Malte
pour des réparations de premières nécessités. Ensuite celui-ci revient
vers la France.
Au large du Portugal, le sous-marin U boat-52 (Unterseeboot 1915), de
classe Mittel, (62 mètres de long et 36 hommes d’équipage) est en chasse.
Le kapitanleutnant Hans Walther découvre le 26 novembre 1916 au matin,
un mastodonte balotté par une mer agitée qui ne semble pas avancer bien
vite. Le cuirassé est à peine à mi vitesse, moteurs défaillants, et sans
aucune protection. Une seule torpille lancée du tube n°2 semble avoir
touché une soute à munitions. Le Suffren fierté de la France, explose
et coule à pic. 648 marins périssent par l'explosion ou la noyade générale.
Le capitaine de frégate Rodolphe Guépin commandant le Suffren est privé
de tous moyens d'agissement tant cela est rapide.
Selon le journal de bord de l'officier Allemand, surpris, qu'une seule
torpille puisse couler un tel navire commente qu'en sombrant, le cuirassé
endommage le périscope et la coque du sous-marin qui pendant 30 minutes
cherche des survivants avant de se retirer. L'officier enregistre un cuirassé
sans doute anglais. Ce n'est qu'après guerre, qu'il apparaît qu'il s'agissait
du Suffren. Pendant un temps, l'amirauté française est convainue que la
tempête est la cause du désastre.
Sur un même navire, il n'est pas rare que plusieurs
marins soient du « pays ». Quand la catastrophe arrive, ce sont les familles
du même village ou de la commune voisine qui pleurent ensemble. Ce jour
là, cinq autres militaires de la presqu'île devaient périr.
• Quartier-maître François Marie Le Bretton canonnier 23 ans
(Lanvéoc)
• Matelot Pierre Marie Jacoby canonnier 22 ans (Telgruc)
• Quartier-maître Jean-Marie Marchadour chauffeur 38 ans (Landévennec)
• Second-maître Corentin Le Mevel mécanicien 33 ans (Telgruc)
• Quartier-maître Yves-Marie Torillec électricien 29 ans (Landévennec)
• Second-maître Jean Joseph Herjean canonnier (Crozon Camaret)
Rodolphe Guépin commandant le Suffren mort à 49 ans. Hans Walther commandant le U boat-52 finira sa carrière en 1942 en tant que contre-amiral et décèdera en 1950 à 67ans. 43 navires de coulés dont 2 de guerre, 3 endommagés dont 1 de guerre, 2 capturés. Deux destins bien différents...
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Poste avancé Toul ar Stang : Russes blancs
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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