Un cercle d'eau de mer = plage à baïnes = danger.
Formation d'une baïne à marée montante derrière le pêcheur.
Une baïne est une dépression, un creux dans le sable d'une
plage. Ce creux devient une sorte de canal d'eau de mer parallèle au rivage
qui encercle un îlot de sable. Le promeneur se trouve face à l'océan en
toute quiétude. Il est néanmoins encerclé sans s'en rendre compte. Le
bras d'eau semble facilement franchissable alors le malheureux traverse
ce cours pour rejoindre au plus vite la plage de sable pour se mettre
en sécurité. La puissance du courant de ce bras de mer est phénoménale.
Si la marée monte, le promeneur est enlevé et poussé latéralement pour
rejoindre la mer à l'extrémité opposée de l'entrée de la baïne sans avoir
pu lutter.
Si la mer descend, la baïne se vidange comme une chasse d'eau, toute en
puissance, le corps est emmené au loin en ressortant par l'entrée de la
baïne.
Les personnes qui meurent dans une baïne ont tenté de nager pour compenser
le courant et disparaissent épuisées en quelques instants. Même un bon
nageur se noie.
Il arrive parfois qu'une baïne ait l'aspect d'une jolie mare qui semble
être idéale pour que les enfants s'y ébrouent tranquillement. Une baïne
n'est jamais une eau inerte.
Le conseil souvent évoqué est de se laisser porter par le courant vers
le large et d'appeler au secours... Conseil judicieux mais avec une mer
fraîche à froide, des vêtements qui engoncent, l'absence de randonneurs
sur la plage, le smartphone qui n'est pas étanche ou une absence de couverture
téléphonique... on comprend aisément l'importance de la compréhension
d'une plage non surveillée avant de s'y hasarder.
Les plages de la Palue et de Lostmarc'h, bien qu'elles ne soient pas les
seules à générer des baïnes quotidiennes en presqu'île de Crozon, retiennent
l'actualité depuis des décennies à cause des drames répétés chaque année.
La seule chose qui change c'est la nature des victimes... Interdites de
baignade depuis le 10 décembre 1975 par arrêté municipal (1975 = 4 noyades
à la Palue), et ayant connu des morts par baignades, la tendance est désormais
aux accidents de surfeurs non expérimentés qui tentent de remonter le
courant en se maintenant sur leur planche, les planchistes pataugent maladroitement
rapidement fatigués et paniqués. Le seul recours : se laisser dériver
sur la planche vers le large quelle que soit l'angoisse que cela peut
procurer.
Chaque année plusieurs accidents parfois mortels.
Quelques exemples de tous âges, de toutes les époques (liste non exhaustive)
:
09 juillet 2023 : une noyade d'un nageur de 72 ans mort d'épuisement.
22 mars 2022 : transporté en urgence absolue à Brest, un kite-surfeur
de 42 ans décède après avoir tenté de remonter une baïne. Malaise cardiaque.
10 avril 2022 : un jeune surfeur en perte de contrôle est ramené par un
véliplanchiste vers la côte avant que les secours alertés n'interviennent.
Un chanceux.
22 août 2019 : un vacancier de 38 ans meurt à Lostmarc'h pour une baignade
dans une baïne apparemment tentante.
23 juillet 2009 : noyade d'un baigneur cinquantenaire.
19 juillet 1996 : un nageur de 22 ans meurt à cause des courants d'une
baïne.
10 septembre 1939 : un enfant de 11 ans, Pierre S. se noie à Lostmarc'h
dans des tourbillons en présence de deux camarades qui en réchappent...
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