Le poète St Pol Roux vient régulièrement à Camaret-sur-Mer
à l'hôtel se ressourcer. Puis il vit avec sa famille en location à Roscanvel
(1898) dans la chaumière de Divine. Sans doute amoureux de la région,
il décide de se faire construire une villa (1904) aux allures de château
sur un terrain acheté à un pêcheur. Les plans sont de l'architecte Philippe
qui a oeuvré pour quelques villas à Morgat avant que Gaston Chabal n'entre
en scène. Le manoir s'appelle dans un premier temps le Manoir du Boultous
(le poisson : la lotte). A la mort de son fils aîné lors de la première
guerre mondiale, le poète très affecté change le nom de sa demeure selon
l'un des prénoms du défunt : Coécilian. Le manoir de Coécilian n'a
pas fini de connaître des drames des guerres successives.
A l'entrée en guerre un soldat Allemand ivre fait irruption dans le manoir
agresse et tue la bonne Rose
Bruteller puis poursuit sa folie à l'égard de Divine, la fille du
poète... L'évènement n'empêcha pas une installation confortable du poste
de commandement.
Le Manoir du Boultous ou Coecilian de Saint Pol Roux est occupé par l'armée
allemande dès la fin 1940. L'état major de Marine-Flak-Abteilung 804 l'occupe
pour le commandement. Le PC de combat de la 804 est à Lanvéoc et est commandé
Kapitänleutnant puis Korvettenkapitän MA der Reserve Hartwig Grabenhorst
jusqu'en avril 1944. Le Korvettenkapitän MA der Reserve Alfred Wind prendra
la suite jusqu'à la débâcle de septembre 1944. Grabenhorst est un soldat
de la première guerre mondiale (17 ans en 1914) et en portait la croix.
La Ma.Fl.A.804 est une unité de la Kriegsmarine (marine allemande) qui
se consacre à la défense antiaérienne des côtes. Cet état major commande
7 batteries sur la Presqu'île de Crozon. Batteries 1 et 6/804 Pointe des
Espagnols. 2/804 Quélern. 3/804 Rigonou puis transférée à l'île Longue.
4 et 5/804 Roscanvel. La batterie 7 était une batterie d'instruction.
L'armée allemande a installé deux canons
de 95mm français aux portes du manoir. Le manoir est bombardée à la
fin de la guerre et ce sont les ruines qui se souviennent désormais du
passage du poète à Camaret-sur-Mer.
Après guerre, Divine Roux cède le bien à la commune de Camaret-sur-Mer
dans l'espoir qu'un musée soit ouvert... Lieu de mémoire culturel où André
Breton, Max Jacob, Jean Moulin y passèrent où Pierre-Paul Roux préserva
les Bois de la Maison du Jouir de Gauguin. Paul Gauguin (1848-1903) décora
de bas-reliefs en panneaux de séquoia polychromes l'entrée de sa maison
aux îles Marquises en 1902 quelques temps avant de mourir.
Durant sa vie camarétoise le poète fut de tous les évènements locaux,
il rédigea, par exemple, l'oraison funèbre de la veuve Dorso, versifia
sur la commémoration
anglaise de la bataille de Trez Rouz... Il fit connaître le théâtre
aux Camarétois et déboursa bien de l'argent lors des famines pour aider
les pêcheurs à survivre. Sans oublier sa participation à la réhausse des
menhirs de Lagatjar et aux travaux de rénovation de la chapelle Rocamadour...
Saint-Pol-Roux rencontre Amélie Bélorgey en 1891 à Paris. Il annonce par pneumatique son mariage avec « la mère de mes gosses ». Il fait savoir aux poètes en amitié la date et le lieu de la cérémonie : 5 février 1903 à 11 heures à la mairie du XIème arrondissement. Quelques invités : Régnier, Pilon, Degran, Paul Fort, Merrill, Kahn, Moréas. Les témoins : Mendès, Mirbeau, Antoine. En 1903, c'est la construction du manoir du Boultous alors que le couple a quitté Paris en 1898 pour faire des économies. Au cours de la guerre (1914), il perd un fils, Coecilian, et vit pratiquement sans revenus. Son épouse est malade et décède en 1923. En 1920, il tente de quitter Camaret en mettant en vente sa chère demeure irrévocable mais aucun acheteur se laisse tenter. La vente avait été organisée en catimini. La mise aux enchères de ses meubles et objets à Drouot constitue une dernière possibilité. Certains intellectuels pensant être utiles firent la promotion de la vente : « Si nous le faisons, c’est dans l’espoir de venir ainsi en aide à un grand poète qui est aussi un grand honnête homme (…). Il est triste qu’un artiste aussi élevé soit obligé de se dépouiller ainsi des choses les plus indispensables à l’existence, pour ne pas mourir de misère ». Jean Dorsenne, journaliste, poète, romancier reconnu, transmettait les mots d'une errance artistique. L'hôtel Drouot, fin décembre, ne fit pas le plein malgré trois articles dont deux rédigés par Saint-Pol-Roux lui-même qui furent diffusés par Jean Royère poète, essayiste, préfacier, ancien directeur de la revue littéraire la Phallange. Le symbolisme de Saint-Pol-Roux n'était plus lu que par quelques élites et si à Camaret-sur-Mer, le poète écrivait des lignes à chaque cérémonie officielle locale, sa renommée n'était déjà plus. En l'absence de rentrée d'argent, le poète resta à Camaret jusqu'à ce que la seconde guerre mondiale apporte le malheur.
La Société des amis de Saint-Pol Roux se démène pour
que soient préservées les ruines en l'état, ce qui sans travaux est impensable
tant le site est exposé aux intempéries et la structure mal-en-point malgré
les travaux déjà effectués par le passé.
Une pétition en janvier 2019 de la société créée en 2009 est diffusée
pour une prise de conscience patrimoniale. François Sénéchal, maire de
Camaret, répond : «La commune n’a pas les moyens financiers ni l’intention
d’intervenir dans ce dossier. La SASPR est libre de proposer un financement
participatif qui permettrait d’effectuer ces travaux de consolidation».
Un désintérêt communal qui surprend certains au vu des subventions et
budgétisations obtenues pour des travaux d'une toute autre ampleur - le
corps de garde - le quai Kléber...
Chaque jour, on vient voir la mer, regarder les couchers de soleil, apprécier
l'atmosphère unique du lieu... On vient du quartier promener son chien
et de toute l'Europe... En janvier 2019, à l'heure du refus, un groupe
de jeunes Coréennes du Sud s'extasiaient devant le Rocher du Lion, la
pointe du Toulinguet et parlaient dans un français impressionnant de l'œuvre
de Saint-Pol Roux... Le manoir de Saint-Pol Roux n'est pas qu'un tas de
pierres branlantes mais une rime au respect du patrimoine immatériel mondial.
Le dévouement d'antan du poète oublié n'est donc pas récompensé par le
moindre effet de mémoire matérielle...
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