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Commémoration du 11 novembre à Landévennec

Les commémorations d'un 11 novembre à Landévennec est l'occasion de s'approcher d'une plaque de marbre blanc, sur le côté gauche du monument aux morts. Chaque poilu de la première guerre mondiale a une histoire tragique à raconter.

Corentin Mazéas, les frères Quillien... Goavec F. né le 28 Juillet 1887 à Landévennec meurt à Bilemédick (Turquie) le 7 février 1918.
La France et l'Angleterre présentent leurs flottes respectives devant les côtes turques dont l'armée fait alliance avec les forces allemandes durant la première guerre mondiale. La bataille de Galipoli sur le front des Dardanelles en est l'épisode le plus dramatique. Parmi cette flotte, le sous-marin Q-46 Turquoise, aux ordres du lieutenant de vaisseau Marie Léon RAVENEL quitte la Grèce (19 octobre 1915) pour forcer le détroit des Dardanelles et ainsi parvenir jusque la mer Noire pour rejoindre l'allié russe. La mission accumule les calamités, le sous-marin touche une mine, une torpille passe très près, l'artillerie côtière fait feu sur la coque... C'est un grenadage qui détruit le périscope qui n'est plus étanche. L'eau atteint les circuits électriques et inexorablement, le sous-marin devient hors de contrôle. Le commandant de bord poursuit sa mission tant bien que mal et se trouve au combat face à un bateau à vapeur, une cannonière, un poste d'observation côtier, des torpilleurs et un sous-marin allemand... Puis c'est la tentative de retour à la base mais cette fois le sous-marin se prend dans un filet et est contraint de faire surface sous le feu de l'artillerie turque. L'équipage se rend et se fait remorquer par la marine turque jusqu'à la côte pour être échoué. Des membres d'équipage tentent de faire sauter la carcasse avant de l'abandonner... Cet équipage est fait prisonnier par les Turcs et se retrouve interné à Bilemédick. Le sous-marin rebaptisé "Mustadieh Ombashi" du nom de l'officier d'artillerie qui l'a forcé à se rendre, sert à la propagande et se visite par le public ottoman. En 1919, il est restitué à la France qui le revend à une société de déconstruction toulonaise parmi un lot d'épaves.

Goavec Francois Gabriel, Second Maître Électricien décède de maladie en captivité et est inhumé au cimetière de Maltépé à Constantinople. 4 autres membres d'équipage auront un sort similaire.

Seconde guerre mondiale et guerre d'Algérie.

Monument aux morts de Landévennec

Après la première guerre mondiale, toutes les communes sont confrontées au devoir de mémoire de leurs citoyens morts pour la France. Chaque monument est un coût souvent insupportable pour le budget des municipalités alors la souscription entretenue par les habitants eux-mêmes est la solution de financement souvent employée.

René Coat, premier maître de la marine à la retraite, expose à la mairie son projet de monument commémoratif au maire Marcel Aury. Une souscription est ouverte et René Coat est nommé président du comité d'érection du monument. Les fonds semblent avoir été réunis dans des délais raisonnables et l'ouvrage est mené par le marbrier de Logonna-Daoulas, Yves Nédelec. La mairie achète l'emplacement du monument à l'entrée du cimetière.

Le dimanche pluvieux du 17 septembre 1922 au matin, le monument aux Morts de Landévennec est inauguré. La commune est pavoisée et plusieurs représentants politique régionaux sont venus à Landévennec par le bateau à vapeur «  Crozon ». Une barque de débarquement récupère les visiteurs jusqu'au débarcadère.

Parmi les invités du maire, on trouve son adjoint Mr Le Stum et le président du conseil général et sénateur Albert Louppe ; le sénateur Lancien ; les députés Le Bail, Bouilloux-Lafont, Daniélou ; le sous-préfet de Châteaulin Vieillescazes ; les conseillers généraux Février, Cariou (maire de Crozon et président de la section cantonale des pupilles de la nation) ; le médecin principal de 2ème classe Kerrest.; le maire de Logonna et conseiller d'arrondissement Madec ; le conseiller d'arrondissement Goalès ; le maire de Châteaulin Halléguen; le maire d'Argol ; Bourvon, le maire de Telgruc Boussard ; le maire de Trégarvan Balay; le notable de Chalus ; ainsi que le comité d'érection du monument : MM. Coat, président; Guermeur, lieutenant d'infanterie coloniale, et Le Stum, vice-présidents; Salaün trésorier; Gourmelen, secrétaire; Boussard, Cariou, Le Goff, membres; le docteur Le Du d'Argol ; Maître Conan, notaire à Telgruc ; Le Gall secrétaire en chef de la sous-préfecture deChâteaulin ; Riou; Trévidio; Sarrazin agent voyer ; Perrès ancien percepteur  ; Bot membre de l'office départemental des pupilles de la nation, ainsi que les représentants de diverses sociétés patriotiques.

Messe de 10 heures à 11h30 puis Mr Le Coat égrène le nom des 43 morts de la guerre de la commune devant le monument drapé. Un poilu répond à chaque nom : « Mort pour la France ! ». Le maire Aury fait un long discours en remerciant l'engagement de Mr Coat et en rappelant la tragédie de la guerre avec des accents poétiques remarqués. Le monument est enfin découvert. Certaines personnalités font une brève allocution. La cérémonie s'achève par un banquet de deux cent couverts offert dans la salle de Mme Guéguéniat. Après le dessert, le maire reprend la parole pour remercier les actions et les déplacements de certains invités. Mr de Chalus fait entendre le mérite des femmes durant la guerre... D'autres personnalités poursuivent les remerciements...

Discours du maire de Landévennec.
"C'est avec une profonde émotion, monsieur le président, que je vous prie d'agréer, au nom de la commune, toute notre reconnaissance pour vos efforts et vos peines.
Vous venez de doter notre pays d'un monument durable, en souvenir des enfants de Landévennec morts pour la patrie.
Au nom de la commune, je prends possession du monument.
En élevant ce mausolée, vous n'avez pas suivi l'exemple d'une habitude ou la vanité d'une mode ; vous avez voulu donner un sens plus haut, plus
noble a cette stèle, posée comme une borne glorieuse sur le chemin de notre histoire locale.
Vous avez voulu que notre souvenir douloureux et notre reconnaissance émue puissent dépasser les limites de nos existences éphémères; qu'une fois nos années révolues, demeure concret et indestructible un signe de notre gratitude, un témoin de leurs luttes, une attestation de leurs souffrances, de leur misère, de leur héroïsme.
Vous avez voulu que chaque génération du pays, au plus loin dans l'avenir, vienne penser, au pied du monument, qu'il y eut une guerre affreuse, terminée par la victoire de nos armes, dont les enfants de Landévennec ne furent pas les moins, magnifiques artisans.
C'est une page longue et douloureuse de notre martyrologe local ! 43 noms y figurent. Lourd tribut et sanglant appoint d'une commune de 900 âmes.
Ce monument commémorera ce qu'il y a de plus beau, de plus pur, de plus noble : le sacrifice de la vie pour le bien de l'humanité, pour le bonheur de la patrie.
N'est-ce pas le moment d'inscrire sur cette stèle ce beau vers de Corneille dans dom Sanche d'Arragon : « Et l'honneur aux grands coeurs est plus cher que la vie »
J'entends par cet honneur, l'honneur coïncidant, se fusionnant, s'identifiant aux devoirs de l'homme envers lui-même, envers sa famille, sa patrie et l'humanité.
L'honneur, ainsi sanctifié, vénéré et servi, n'est-il pas le gage le plus haut du bonheur qu'on
puisse espérer ici-bas d'une façon pratique et idéale ?
N'est-il pas, seul, la tendance à réaliser ou tenter de réaliser ces vers du poète
« Ah ! ce serait si beau :
« Qu'il y ait ici-bas dans un berceau commun
« Le ciel à tout le monde et la terre a chacun ! »
Cet honneur est le « tu gagneras ton pain à la sueur de ton front » que nous inflige la dure réalité, en démenti aux puériles rêveries des pêcheurs de lunes impénitents.
Si nous voulons la vie meilleure, travaillons à l'améliorer, à servir cet honneur, qu'ensemble nous avons défini tout à l'heure.
Nous saluons aujourd'hui les meilleurs ouvriers de notre commune, ceux qui ont travaillé au bien commun sans compter, jusqu'au dernier souffle, jusqu'à la dernière goutte de leur sang.
2 août 1914...
Le tocsin sonne...
L'ordre de mobilisation est affiché. Le pays, debout, raide, résolu, répond : présent.
Quelques-uns de ceux-là en étaient. Les autres, trop jeunes, avec l'insouciance de leur jeunesse, la belle ignorance de leur âge, ne comprenaient pas que ce premier, tocsin était leur premier glas.
Pauvres petits gars !
Pas un n'a renâclé !
Nous sommes partis : les vieux résignés optimistes, courageux; les jeunes étaient confiants enthousiastes.
Vous rappelez-vous de cette nuit du samedi au dimanche ?
Sur les routes, on croisait des ombres. Pas un bruit. Le silence de la nuit était à peine troublée derrière les volets clos.
Parti de chez moi a deux heures du matin, je n'ai pas vu Landévennec cette nuit-là, mais je 1'imagine aisément. Le plus grand nombre emprunte la voie de mer.
C'est dans la brume d'une nuit d'août que s'effectuent les départs. A peine quelques rayons opales irrisent le duvet léger des brumes matinières. La nature a des finesses d'aquarelle. Pendant la traversée, on n'entend guère, à part le fisselis de l'onde déchirée par l'étrave, au rythme des avirons, que des phrases banales loin des pansées de l'esprit et des souçis du coeur.
Les jours suivants, chacun circule comme un corps sans âme. La surprise nous a fait automates dans des bruits inaccoutumés.
Pas de nouvelles !
Mais de la confiance, ce premier point du cran La Marne nous fait savoir que l'heure a été dure, presque fatale.
Mais la France ne croit pas avoir frôlé l'irrémédiable.
Puis les choses se stabilisent : l'invraisemblable devient normal ; les esprits s'adaptent, la vie reprend sous une forme nouvelle, inconnue jusqu'alors; elle reprend avec la souplesse d'une vitalité plus forte que les événements.
Le temps passe.
Les uniformes, les tenues, les dolmans, les vestes, les tuniques, les garances, les bleus clair et sombres, les noirs, les rouges sont devenus un iris léger, un gris azuré comme la brume de notre presqu'île au matin du 2 août.
Chacun est devenu un bleu de la guerre déteint en un bleu horizon.
Petites capotes bleues, offrant sans défaillance vos douloureuses silhouettes aux balles et aux obus des tranchées, offrant vos plis flottants aux torpilles sous-marines.
Petites capotes bleues, vous reveniez en permission; c'était la trêve bénie.
Puis vous repartiez, puis vous reveniez comme à l'heure d'un métier.
Mais quelque fois, hélas ! une d'elles ne revenait pas. Elle était là-bas, sur les lignes ou là-dessous, au fond de l'eau, le suaire définitif, le dernier linceul, le linceul horizon où dorment les dieux morts, pour reprendre une illustre expression de la prière sur l'acropole.
Vous êtes morts simplement tristement au bout d'un douloureux calvaire, sombre Golgotha des enfants d'ici-bas.
Vous êtes morts sans pose, sans phrase, tout comme vous aviez accompli votre devoir.
Vous êtes morts parce que la balle homicide, l'obus criminel, la sournoise nappe de gaz, l'immonde et lâche torpille est venu vous trouver là ou votre devoir vous avait commandé d'être et de demeurer pour toujours.
Trembler de peur, suer d'angoisse grelotter d'anxiété, mais rester fidèle quand même à son poste. Voilà le grand courage. Le courage, c'est dompter la bête qui tremble.
Pourtant, souvent dans la boue glacée, la poussière surchauffée, une nostalgique pensée venait planer sur le foyer auprès de vos familles.
Ponctuels comme de jeunes recrues, vous rentriez a l'heure exacte à la fin de vos permissions vous arrachant aux vôtres, tristes, déchirés, c'est vrai mais fidèles quand même. Vous laissiez le bonheur au foyer familial, pour courir à la douleur et vous trouver exacts au rendez-vous donné par la mort.
Sans vous, nous aurions connu les horreurs de l'invasion ; nous aurions subi la honte de la défaite ; nous souffririons encore l'ignominie de l'occupation.
Sans vous !
Sans vous, le soleil de notre petite commune serait terni par l'ombre oppressive d'un vainqueur abhorré.
Vous avez coûté des deuils ; vous avez ouvert des plaies incicatrisées. Mais en revanche vous avez inscrit en nos coeurs un crédit inépuisable de regret et de reconnaissance.
II me semble entendre votre voix nous dire :
« Mamans, ne tremblez plus ; mamans, ne pleurez plus vos petits grandiront. La paix est parmi vous.
Travaillez avec courage, vivez la vie avec plénitude, vous, revenus de la fournaise ou restés hors de la tuerie. La paix est parmi vous.
Vieillissez tranquilles et heureux, ancêtres sur le déclin ; vos dernières neiges fonderont sur un nouveau printemps.Vos yeux se fermeront sur l'aube et la paix. »
Ainsi parle l'âme des morts planant au-dessus du chaos humain dans l'éther paisible des sommets de l'au delà.
Que chacun en son âme, dans l'intimité de son coeur, prie comme il sait, sans mots et sans formules s'il ne sait.
Mais aussi que chacun en son âme, en son coeur soit fier de la beauté de leur sacrifice, de la grandeur de leurs vertus épiques.
Honneur à eux ! qui ont écrit une page immortelle dans les fastes de la France et de l'humanité. Saluons bas ! et prenons leur devise :
« Et l'honneur aux grands coeurs est plus cher que la vie. »
"



Destins de guerre

19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande

Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?

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