Le drapeau jaune et bleu de 2023 sur l'ex batterie allemande du Gouin de 1942 en Camaret-sur-Mer provoque un télescopage de l'histoire des peuples. Lors de la seconde guerre mondiale, la presqu'île de Crozon a connu la présence de soldats ukrainiens. Certains vécurent en l'usine rouge à proximité.
Un fait de l'histoire de la seconde guerre mondiale, au
cœur de la presqu'île de Crozon : un camp de soldats étrangers de la légion
musulmane caucasienne est construit à Tal ar Groas à côté de
l'école. Des Azerbaïdjanais, des Tchétchènes... Ces derniers se sont engagés
dans l'armée allemande (Wehrmacht) en 1943 afin de gagner leur indépendance
face à l'occupation soviétique de la Tchétchénie. D'autres soldats étrangers
se sont engagés pour la solde, pour fuir des poursuites judiciaires, par
antisémitisme, par anti-bolchévisme, par intérêt pour le nazisme, par
opportunismes divers et variés.
Le camp (lager) de Tal ar Groas est appelé « Lager Tirpitz » du nom du
Großadmiral Alfred von Tirpitz fondateur de la Marine allemande moderne.
Deux bataillons étrangers Grenadier-Regiment 898 allemand séjournent durant
la guerre en ces lieux Ce régiment d'infanterie combattait dans la 266.
Infanterie-Division avant son incorporation dans la 343. Infanterie-Division
le 19 juillet 1943 . Ce cantonnement dessert ainsi les besoins en renforts
humains les unités allemandes souvent occupées à surveiller la construction
du mur de l'Atlantique :
• Le I./898e ost-bataillon (PC à Crozon du Haupmann Sählhoff)
reste en place jusqu'à la fin de la guerre
• Le III./898e ost-bataillon (PC à Tal ar Groas puis Châteaulin
du Major Burger) est transféré en Normandie après le débarquement allié
par le biais d'un groupe de marche de combat multi-unités (Kampfgruppe)
du commandant Rembach, ceci le 23 juin 1944.
L'état major du 898e Régiment d'infanterie – Grenadier Regiment 898 –
est à Telgruc-sur-Mer sous le commandement de l'Oberst Richard Schwind.
En presqu'île entre 1943 et 1944, on estime le contingent des légions
étrangères sous autorité allemande à 2500 soldats dont 1200 Russes et
Caucasiens. Les Russes blancs sont tsaristes et s'entendent plus ou moins
avec les autres nationalités qui ont toutes une aversion envers le communisme
soviétique. Il faut compter les Arméniens, les Cosaques, les Tatars...
Ces hommes ont été vite formés en Allemagne puis affectés au Mil.Behl
Frankreich, à différents régiments composés d'étrangers mais encadrés
par leur Verbindung Kommando – état-major de liaison – strictement allemand.
Précaution d'usage, ces troupes auxiliaires se décomposent en bataillons
– ost-bataillonen – et ne se retrouvent jamais en unités complètes, le
commandement allemand n'a qu'une confiance relative en leur engagement
et ceci d'autant plus quand le front de l'Est s'effrite devant l'armée
rouge – armée communiste. Plus encore, les soldats Allemands les
méprisent autant qu'ils les craignent, ils sont violents, alcoolisés,
perpétuent des crimes et des agressions sexuelles sur la population. Au
combat, ils sont agressifs mais manquent de persévérance. Ils sont considérés
comme des soldats de second rang bons à jouer les gardes essentiellement,
certaines unités pourchassent les résistants avec pour méthode la barbarie,
ou alors ces hommes sont considérés comme de simples auxiliaires (hiwis)
de troupe pour les tâches d'intendance et de ravitaillement.
Les troupes allemandes de la presqu'île de Crozon sont de plus en plus
clairsemées à cause des transferts vers les zones de combats russes ou
normandes alors il devient urgent de compléter les effectifs par des soldats
étrangers.
Le Nord-Kaukasiches. Bataillon 800 dont les compagnies sont éparpillées
dans le Finistère Sud en attente de mission depuis novembre 1943, est
regroupé en presqu'île de Crozon à partir du 5 août 1944 et incorporé
au Gr.Rgt.894 – grenadier-regiment 894 – de la 265. ID. La 265 division
d'infanterie allemande est en déliquescence après le débarquement allié
du 6 juin 1944 de sorte qu'une partie du Bataillon 800 est envoyée en
renfort à Brest; parmi les soldats multi-ethniques, des Turcs. La 265.
ID. avec de faibles effectifs subsistants n'est pas toujours relatée dans
les rapports de l'époque.
La 343e division d'Infanterie – 343. Infanterie-Division – 343. ID –
incorpore les troupes étrangères qui perdent leurs identifications d'origine.
• Le IV./OstBataillon II/mitte (PC à Plomodiern du Hauptmann
Fink) s'insère au IV./Gren.Rgt.898 de la 343.ID. Ce bataillon est composé
d'Ukrainiens et est positionné sur les côtes de la baie de Douarnenez
jusqu'au Ménez-Hom. Dans la nuit du 31 juillet / 1 août 1944, une partie
de la troupe se rend aux Américains de la Task
force A après négociations et le restant se regroupe en presqu'île
de Crozon n'accordant aucun crédit aux promesses américaines de préserver
l'intégrité des prisonniers.
• Le IV./Ost. Btl.633 du Major Snizarewski cantonné dans la
région Nord-Ouest de Brest rejoint le 30 juin 1944 la presqu'île de Crozon,
ce sont des soldats russes équipés d'armements russes de peu d'importance.
4ème bataillon de légionnaires attaché au 852ème régiment de Grenadiers
sous les ordres de la 343 division d'infanterie allemande constituée à
Brest et alentours.
Le bataillon de l'Est 633 est composé de 4 compagnies - Ost-Bataillon
633 (4 Kompanien) – Osttruppen-Abteilung 633 (343. ID). Les effectifs
sont saupoudrés dans le Finistère partout où il manque des soldats allemands.
La presqu'île de Crozon n'en manque pas mais sont toujours en petits nombres
et sont donc de la 4ème compagnie. Composé de 600 Russes (unité au complet
soit 4 compagnies) entraînés à combattre dès novembre 1943 auprès de l'armée
allemande du Centre jusqu'au 19 avril 1944. Troupes russes versées dans
l'AOK7 – 7ème armée du Nord Ouest de la France pour compenser les
régiments expérimentés envoyés vers le front russe puis vers la Normandie
à partir du débarquement. PC à Plounévez-Lochrist.
Ost-Truppen : troupes de soldats étrangers affectés à l'armée allemande.
Ces soldats supplétifs ont des comportements erratiques inquiétants. Par
exemple le 07 Août 1944, une compagnie de Russes Blancs de l’Ost 633 rallie
le Maquis de Kergoff et contribue à la libération de la région brestoise
pendant que d'autres supplétifs pratiquent la prise d'otages civils pour
sauver leur peau. Désertions ou actes fanatiques, tout est possible.
Dans l'esprit de suspicion permanent à l'égard des soldats étrangers de
la part de l'armée allemande, cette dernière a fait tourner ces troupes
en les fractionnant parfois jusqu'à l'extrême. Certains groupes Russes,
par exemple, ce sont rapprochés de la résistance, d'autres au contraire
avaient une telle indépendance d'action, livrés à eux-mêmes, qu'ils erraient
en presqu'île à la recherche de nourriture, d'alcool et de femmes. Ils
appartenaient à des unités dissoutes et ignoraient leurs nouvelles affectations.
L'armée régulière allemande les évitant, ces hommes n'étaient pas avares
en sauvageries. Après la libération, certains seront arrêtés et remis
aux autorités Russes qui les condamneront à mort. Des exécutions se sont
produites sur le sol français avec l'accord des autorités françaises.
Parmi les étrangers inattendus, des soldats Italiens de l'ancienne armée
de Mussolini sont incorporés dans l'artillerie de marine à Brest mais
ne semblent pas avoir été présents en presqu'île; des soldats français
aux fonctions et rôles parfois douteux sont aussi enrôlés dans l'armée
allemande au nombre de quelques centaines tout comme les Italiens. Ils
sont affectés à la forteresse de Brest dont la presqu'île de Crozon en
est la composante Sud. Officiellement, ils n'étaient pas armés et ne participaient
pas aux combats... Il n'existe que peu de traces de leur devenir après
la libération. Les autorités allemandes sont restées vagues dans les termes
du descriptif des missions des soldats français : l'approvisionnement.
Par quels moyens et quelles méthodes alors que la région est appauvrie
? De 1941 à 1944, des soldats Français anti-bolchéviques et ultra-nationalistes
se sont engagés dans la Légion des volontaires français – LVF –
pour devenir un régiment sous autorité allemande : Infanterie Regiment
638 apparemment non présent en la forteresse de Brest. En Bretagne, les
soldats français collaborationnistes sont souvent des autonomistes Bretons
voyant en la 5e
Panzer Division nazie une force de libération. Ils ont espoir que
la république bretonne soit enfin instituée.
Les uniformes portés par ces soldats sont allemands, ils arborent simplement
un insigne distinctif rappelant leur légion d'origine et par voie de conséquence
leur nationalité. Les légions étrangères de l'armée allemande comptent
alors 427000 hommes
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Poste avancé Toul ar Stang : Russes blancs
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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