Le large N-O Pointe St Mathieu.
Le large S-O Sein.
Cabotage ou espionnage ? Voilier ennemi ou ami ? Le sémaphoriste de service doit identifier la présence, en faire un rapport assuré. La Marine anglaise fait des intrusions de tous poils. Le telegramme est envoyé en urgence à la préfecture maritime de Brest.
Le premier réseau complet (réseau précédent parcellaire)
de mât sémaphoriques transmettant visuellement, de poste en poste vers
Paris – système Chappe – les informations maritimes de la côte française
date de 1806 sous le régime napoléonien. Tout est visuel, extrêmement
lent mais existant. Après la chute de Napoléon, le réseau souffre d'abandon
progressivement.
Avec l'invention de l'électricité, le télégraphe nécessite une refonte
générale organisée par Alphonse Foy, directeur des télégraphes. Son action
commence en 1844. Les premières lignes électriques (poteaux / fils) de
télégraphie sont opérationnelles vers 1850. La machine à cadrans Foy-Bréguet
(Bréguet étant l'inventeur) occupe chaque sémaphore électrifié. Les cadrans
reproduisent visuellement les mouvements d'un mât articulé pour que la
nouvelle génération de sémaphoristes assure une continuité. Ils ont moins
de trente ans et de bonne constitution, ils doivent savoir lire et écrire
correctement. Leurs prédécesseurs sont mis à la retraite car on craint
qu'ils ne s'adaptent pas à la modernité. Quelques uns en profitent pour
s'installer en Algérie afin de poursuivre l'usage des mâts d'autant que
leurs soldes sont doublées à 1500 frs... Les risques en plus...
La Marine Nationale voit aussi l'indispensable nécessité de rénovation
du réseau de surveillance des côtes. Une circulaire ministérielle du 21
août 1860 réclame une installation d'un nouveau maillage côtier dans l'arrondissement
de Brest par le biais de 44 électro-sémaphores. Les premiers achats de
terrains civils commencent dès la fin de l'année.
Une commission de marine préconise en 1861 la construction de 162 électro-sémaphores
de côte sur le littoral français remplaçant ainsi avantageusement les
petits corps de garde napoléoniens pour la plupart en ruines par un bâti
normalisé en T de 73m² habitables (42m² de salles de service + 31m² de
salle de veille – pied du T avec mur semi-circulaire à fenêtres pour une
vision à 180° vers la mer). Ce plan est dit de type 1 et concerne les
électro-sémaphores de la presqu'île.
La télégraphie électrique par fil est une révolution technologique qui
exige du personnel compétent pour le nouveau métier d'électro-sémaphoriste
qui doit connaître le langage des signaux à bras d'antan (mât Depillon
articulé réservé à la marine de guerre jusqu'en 1927), les transmissions
à pavillons du Code international en cours et enfin l'usage de la machine
Bréguet.
Les travaux de la construction des nouveaux électro-sémaphores sont coordonnés
par la MTH – Marine Travaux Hydrauliques.
En presqu'île de Crozon trois sites sont répertoriés : Sommet du Toulinguet
en retrait de la pointe éponyme, Pointe de Pen Hir, Cap de la Chèvre.
L'occupation des sols de ces nouvelles installations est plus importante
que par le passé. La Marine (représentant MTH) pratique des expulsions
à l'amiable des propriétaires terriens concernés par l'extension. Ceux-ci
étant bretonnants et illettrés, les maires de Camaret et de Crozon jouent
les intermédiaires de bonne composition. Les terres étant arides, sans-doute,
les paysans pensent-ils qu'ils sont chanceux de pouvoir tirer un revenu
de la rocaille. La population du Cap de la Chèvre s'inquiète de perdre
des vaines
pâtures. Les militaires sont arrangeants pour le moment.
Décret du 17 mai 1862 : le réseau des électro-sémaphores est divisé en
régions maritimes, chacune commandée par un Major Général. Les inspections
régulières des postes sont commandées par un Capitaine de Frégate. La
recherche d'une organisation pérenne et efficace est à la une pour mettre
un terme à l'amateurisme ambiant des guetteurs ivres ou incompétents,
brillant par leurs absences, préférant biner les poireaux de leurs jardins.
Loi du 27 mai 1863 : autorise la transmission payante de messages entre
les navires civils du large et les postes électro-sémaphoriques de la
côte.
Circulaire ministérielle du 31 décembre 1864 : autorise l'usage civil
des électro-sémaphores pour envoyer des télégrammes en français uniquement
sur le territoire français à partir du 1er janvier 1865. Télégrammes compréhensibles
sans astuces de codage perceptibles. A chaque message le télégraphiste
perçoit 0,45fr. Petit problème local en presqu'île de Crozon, la langue
essentielle, surtout sur le littoral, est le breton. Quoiqu'il en soit
cela sous-entend que le réseau de la Marine soit « branché » sur le réseau
télégraphique civil des villes et des régions. En presqu'île, le releveur
civil est un administratif de la mairie peut déborder par la télégraphie.
Une mixité qui en cas de conflit est un problème de sécurité nationale
convenu plus tard par l'amirauté.
En 1865, les sémaphoristes émettent toujours avec leurs machines Bréguet
vers le premier poste télégraphique à portée de fil. Le receveur civil
est obligé de retranscrire les télégrammes en morse (Ex : ...- - -...
= SOS). La Marine forme les électro-sémaphoristes au morse pour qu'à partir
de 1866, les messages aient une continuité militaire et civile. Le chef-guetteur
est responsable de la comptabilité de son poste et de la tenue de ses
archives.
1866 : recensement de 134 électro-sémaphores de côte en France.
1866 : création du pavillon noir rigide de sinistre maritime à accrocher
au mât à pavillons en cas de drame. La rigidité permet d'orienter le signal
dans la direction du sinistre.
1868 : observations météorologiques obligatoires six fois par jour d'après
le baromètre et le thermomètre, avec un descriptif du vent, du ciel et
de la mer. Consignation dans le registre du sémaphore.
Transmissions à la préfecture maritime et à toute organisation militaire
le réclamant. Relais en mairie en cas de tempête. Informations affichées
sur un panneau côtier pour que les pêcheurs puissent rentrer au port ou
se mettre à l'abri dans une anse quelconque. Messages chiffrés en 6 suites
de 5 signes.
1870 : un cylindre à hisser est associé à un mât à signaux pour que les
guetteurs puissent l'élever au plus haut quand ils reçoivent un message
officiel de Paris susceptible d'intéresser la navigation. Consignes de
guerre en priorité.
1872 : dans chaque région maritime, les sémaphores les plus indispensables
sont pourvus d'un canon d'alerte pour attirer l'attention de la navigation
en fonction d'un danger ou d'une transmission officielle. Le sémaphore
du Cap de la Chèvre en sera doté.
Les sémaphores de la presqu'île de Crozon ne sont pas retenus comme station
météo officielle par l'état major de la Marine.
Toutes ces nouvelles activités de gestion et d'analyse au delà des transmissions
habituelles par mât ou pavillons imposent des compétences. 1877 : les
postulants doivent êtres marins militaires ou de la marine marchande depuis
5 années minimum et avoir des connaissances dans le domaine des messageries
diverses (timonerie). Il existe 4 niveaux de compétences : guetteur de
1ème classe, de 2ème classe, réserviste/ auxiliaire, suppléant. Ils sont
assermentés et civils. Les messages officiels peuvent être codés, il leur
est interdit de tenter de les décoder et de les diffuser en dehors du
contexte du sémaphore. Là encore, l'action civile dans un cadre militaire
aura ses limites et sera corrigée ultérieurement.
Dans le civil, la poste et la télégraphie sont réunies en un seul service
(P&T) rattaché au ministère des finances après 1885. Suppression du ministère
des postes et des télégraphes. Rattachement de la télégraphie au ministère
du commerce et de l'industrie en 1891. Les matériels civils augmentent
qualitativement et les formations d'ingénieur se multiplient. Appareils
nouveaux : plus rapides : Baudot, Hughes, Meyer, Wheatstone. Le morse
dans le civil n'est plus recommandé. Le niveau de perfectionnement des
P&T grimpe partout mais bien moins dans l'univers militaire faiblement
doté et accaparé par la venue du téléphone
dans les batteries de côte. Le morse reste une valeur sûre.
La surveillance maritime par les guetteurs sémaphoriques est opérationnelle
et plusieurs incidents proches de la côte de la presqu'île de Crozon sont
constatés.
L'accident le plus mémorable fut sans doute l'abordage de deux torpilleurs
français en exercice entre le sémaphore du Cap de la Chèvre et celui de
la Pointe de Pen Hir.
19 Novembre 1896, vers 15h50, lors d'un exercice maritime le torpilleur
83 éperonne accidentellement le torpilleur 61, tous deux 39m x 3,3m pour
20 membres d'équipage chacun, au Sud des Tas de Pois de Penhir sous la
surveillance du guetteur du sémaphore du cap de la Chèvre. L'exercice
consiste en un combat naval avec simulation de tir de torpille à une distance
de 400m. Le 83 est arrivé perpendiculairement au 61 et a privilégié une
simulation de tir de torpille plutôt que de changer de route. La proue
du 83 a atteint le 61 endommagé mais resté à flot tandis que la torpilleur
83 a coulé n'ayant pas fait jouer à temps ses portes étanches intérieures,
ce que le 61 a exécuté pleinement. Avant la collision, le guetteur a tiré
deux coups de canons de danger, fait raisonner une alarme, hisser le pavillon
noir de détresse et les pavillons de secours d'urgence puis par la suite
envoyé un premier télégramme à la préfecture maritime de Brest. Des bateaux
civils sont venus sur zone... 1 disparu quelques blessés de part et d'autre.
Le sémaphore du Conquet est entré en contact avec des bâtiments militaires
pour étoffer les secours. Ce jour là, tous les sémaphores sont intervenus
en bon ordre sous une luminosité suffisante, sans effet de contre-jour...
1897 : les guetteurs sémaphoriques sont enrôlés dans la Marine avec des
soldes de marins qualifiés moindre. L'imbrication civile et militaire
de la télégraphie est remise en question.
L'activité de la Marine est consignée :
5 août 1898 rapport descriptif d'une manœuvre maritime émanant du service
des sémaphores à l'égard de la préfecture maritime de Brest :
Du cap Chèvre, 10 h. 20. — Victorieuse chargée de troupes, Cassini et
quatre torpilleurs, venant du nord, font route baie de Douarnenez.
Du cap Chèvre, 11 h. 30. — Victorieuse est arrivée à la plage avec ses
troupes. Cassini et torpilleurs ont passé par anse de Morgat et entrent
à Douarnenez. Victorieuse a salué le ministre [de la Marine : Lockroy
NDLR] de 19 coups de canon.
De Creach'meur [côte Brestoise, NDLR], 11 h. 45. — Escadre sort du goulet.
De Camaret, midi. — Escadre du Nord près Toulinguet, route S.-O.
Des Pois [Pointe de Pen Hir NDLR], 12 h. 20. — Escadre du Nord passe les
Pois, route sud.
Du cap Chèvre, 12 h. 40. — Une petite canonnière et escadre du Nord, venant
de Brest, font route baie de Douarnenez.
Du cap Chèvre, 1 h. 20. — Escadre entre baie en ligne de file et diminue
de vitesse. Cassini et torpilleurs toujours à Douarnenez. Laborieux, venant
du Nord, fait route dans la baie.
Du cap Chèvre, 2 h. 10. — Escadre est stoppée devant Saint-Nicolas. Le
torpilleur de Ternirai fait route pour anse du Caon. Cassini et torpilleurs
toujours à Douarnenez.
Du cap Chèvre, 2 h. 45. — Torpilleur a rejoint l'amiral. Escadre toujours
stoppée. Laborieux fait route Douarnenez. Cassini et les torpilleurs toujours
à Douarnenez. Victorieuse et Haleur sont à l'anse du Caon [Telgruc, NDLR].
Du cap Chèvre, 3 h. 50. — Epervier, Bouvines, Valmy font route Douarnenez.
Les autres navires font route vers la côte depuis la pointe du Dellec
jusqu'à l'île de l'Aber. Le Pothuau ouvre le feu sur Morgat. Cassini et
torpilleurs quittent Douarnenez et se dirigent vers les navires de l'escadre.
Du cap Chèvre, 4 h. 15. — Escadre, échelonnée entre les deux pointes signalées,
met ses embarcations à la mer et parait faire une tentative de débarquement
et tire du canon. Les trois navires signalés faisant route Douarnenez
se sont échelonnés le long de la côte et font les mêmes opérations que
les autres bâtiments. Cassini et torpilleurs sont sur les lieux.
Du cap Chèvre, 4 h. 25. — Plusieurs embarcations longent la côte sur les
points signalés et paraissent vouloir débarquer sous la protection des
feux de leurs bâtiments respectifs.
Du cap Chèvre, 5 h. 20. — Les embarcations de l'escadre ont rallié leur
bord, l'escadre a cessé le combat. Le Cassini a suivi les opérations.
Durant les grandes années de la télégraphie, le chef-guetteur (de 1ère
ou de 2ème classe) assure depuis 7h du matin en été et 8h en hiver jusqu'au
soir la surveillance de l'horizon maritime à la longue vue. Le guetteur
adjoint est dans la pièce de transmission jusqu'à 21h pour réceptionner
ou envoyer les télégrammes. Par beau temps, le travail de surveillance
est correct d'autant que les confrères des sémaphores suivants informent
des mouvements et réciproquement. Cependant, les jours de brume, les jours
de dépression atmosphérique, l'activité est anéantie comme le guetteur
pouvait l'être : prisonnier en plein-air.
Circulaire du 28 novembre 1898 du Ministre de la Marine Lockroy :
« J'ai l'honneur de vous faire connaître qu'après examen des propositions
qui m'ont été adressées en réponse à la circulaire du 12 octobre 1898,
j'ai arrêté les dispositions suivantes en ce qui concerne l'armement et
l'équipement qu'il y a lieu d'attribuer au personnel des électro-sémaphores
:
1° Chaque guetteur titulaire sera pourvu d'un revolver modèle 1882. Cet
armement comprendra comme équipement une banderole en cuir fauve avec
coulants et boutons, une courroie ceinture pour étui, un étui en cuir
fauve avec couvercle.
2° Chacun des guetteurs auxiliaires sera muni d'un fusil (modèle 78 ou
84) avec bretelle, d'une épée-baïonnette avec sabre, d'un ceinturon avec
poche à cartouches.
Les munitions seront calculées à raison de 50 cartouches par revolver
et de 78 cartouches par fusil.
Toutefois, ces quantités pourront être doublées pour les postes établis
d'une manière suffisamment défensive.
Les armes, fourniments et munitions seront déposés, dès le temps de paix,
dans chaque poste, à l'exception de l'armement destiné aux sémaphores,
dont l'ouverture n'est prévue qu'en temps de guerre. Cet armement sera
conservé et entretenu jusqu'à ce moment par les soins de la direction
d artillerie.
Le chef guetteur sera responsable de la garde et de la conservation des
armes et des munitions dont il s'agit; il devra, par suite, en prendre
charge sur l'inventaire-balance de son poste.
Pour assurer la bonne conservation des revolvers et des fusils, qui devront
être soigneusement visités et graissés par la direction d'artillerie avant
d'être expédiés à destination, il y aura lieu de confectionner dans le
local de chaque poste qui paraîtra le mieux approprié (par exemple la
chambre de veille) une armoire à deux compartiments. L'un de ces compartiments
contiendra les armes et l'équipement; l'autre renfermera les caisses contenant
les cartouches. Ces caisses seront scellées et ne devront être ouvertes
que dans des cas spéciaux et du reçu de l'ordre de mobilisation.
De plus, pour assurer l'entretien de armes dont il aura la charge, chaque
chef guetteur recevra de la direction d'artillerie une notice détaillée
indiquant les précautions à prendre dans ce but.
Les officiers inspecteurs des électro-sémaphores veilleront, lors de leur
tournée à l'exécution de ces prescriptions ainsi qu'à la bonne conservation
des armes et munitions.
Les constatations faites à cet égard seront mentionnées dans le rapport
établi à la suite de chaque inspection.
Les armes qui ne paraîtraient pas en bon état seront renvoyées au port,
après remplacement préalable, pour être visitées et réparées.
Enfin, il convient de délivrer dès maintenant à chaque poste deux musettes
de troupes pour assurer en cas de l'abandon forcé du sémaphore, le transport
des documents confidentiels.
Je vous prie de vouloir bien donner des ordres pour la mise en vigueur
immédiate des dispositions qui précèdent. »
L'article 36 du décret de 1889 sur les guetteurs électro-sémaphoriques
augmente sensiblement les salaires des guetteurs. L'effet est immédiat
pour les recrutements de guetteurs. Des officiers locaux de la marine
marchande et du cabotage ainsi que des timoniers (transmissions de signaux
visuels à bord des navires) plutôt jeunes encore se présentent aux postes
à pourvoir. Logement de fonction sur place et salaire régulier restent
choses attractives. Grille des salaires à l'ancienneté : 10 ans, 15 ans,
20 ans de service, retraite assurée. Néanmoins les affectations ne sont
pas « éternelles » et nécessitent des mutations ou permutations : « Le
guetteur de 1ère classe Quéméner quitte le sémaphore du cap de la Chèvre
pour celui du Bec du Raz de Sein, et remplace le guetteur de 2ème classe
Cosquer, muté au cap de la Chèvre. » Ce type de changements est régulier
sans doute pour éviter la lassitude dans les observations et qui sait
aussi éviter les fuites d'informations. Le métier détient une notoriété
auprès des habitants de proximité, les guetteurs sont estimés. Extrait
d'une fiche de service – Exemple d'affectations de 1902 : le guetteur
de 2ème classe Charles-Yves Guélou du Cap de la Chèvre demande sa mutation
pour le Cap Fréhel. Le guetteur de 2ème classe Cosquer de la Pointe de
Pen-Hir demande sa mutation pour le Cap de la Chèvre. Le quartier-maître
de timonerie Adolphe Stéphan est nommé guetteur de 2ème classe à la pointe
de Pen-Hir.
1893 : le professeur Alexandre Popov invente l'antenne radio. L'ère de
la télégraphie à fil va s'achever judicieusement car l'entretien des lignes,
des poteaux, était fastidieux et coûteux.
Le capitaine de frégate Camille Tissot parvient à un échange radio entre
le Borda (navire école) et le sémaphore du Parc aux Ducs à Brest le 3
août 1898. L'expert va poursuivre des expériences réussies sur de plus
grandes distances. Le procédé Marconi (procédé breveté en 1895) va néanmoins
être définitivement reconnu par voie judiciaire comme seul vecteur de
TSF en France. Qu'importe, la Marine va investir à bord des bateaux et
sur les côtes.
L'électro-sémaphore d'Ouessant voit grandir une immense antenne métallique
en 1901. Dans les années qui vont suivre, la presqu'île de Crozon aura
des antennes géantes, tout particulièrement à la pointe du Toulinguet.
Sémaphores ainsi donc équipés, plus une antenne à Roscanvel pour une émission
radio non sémaphorique mais de défense de Brest spécialisée dans la défense
anti-aérienne dans les années 1920.
1927 : tous les navires de la flotte française sont équipés de la TSF.
Les sémaphores démontent leur mât Depillon.
1939 : La batterie neuve de marine avec son poste d'observation moderne
est équipée de la téléphonie et de la TSF au Cap de la Chèvre. Il est
probable que le sémaphore ait eu moins d'intensité d'activité.
Les guetteurs de la Pointe de Pen-Hir font sauter le sémaphore qui est
en feu le 19 juin 1940, et ceci à peine une heure avant que l'avant garde
allemande n'arrive sur place.
Les sémaphoristes du Toulinguet comme leurs collègues ayant le statut
militaire, ont soit suivi les consignes d'évacuation de la zone en se
rapprochant des troupes, soit ils se sont faits discrets en attendant
de voir car peu de monde se rendit compte de ce qu'occupation voulait
dire.
Les Allemands déployèrent des radars, de la téléphonie, de la radio...
Tout n'était pas parfait, on saura après guerre que si la technologie
était présente et fiable, les connexions étaient calamiteuses...
La nouvelle génération de sémaphoristes aura un nouveau sémaphore au Cap
de la Chèvre et au Toulinguet après guerre. Celui de Pen-Hir ne sera jamais
reconstruit... Puis viendra la fermeture du Toulinguet en 2019. L'électronique
embarquée des plus petits bateaux de plaisance ou autre, suffit à presque
tout...
Les électro-sémaphoristes ont eu une vie astreignante de veilles interminables
contraints de rester sur place (absence de service tolérée à condition
d'être remplacé. Les guetteurs auxiliaires et guetteurs stagiaires portaient
les télégrammes hors sémaphore), certes au grand air mais aux heures longues
sachant que le temps de la patience n'est pas infini sans que l'esprit
ne tente de s'échapper vers la distraction...
Destins de guerre
19 juin 1940 premier jour d'occupation allemande
Qui a construit le Mur de l'Atlantique de la presqu'île de Crozon ?
Sous marins Naïade Q015 et Q124
Monument aux morts de Landévennec
3 frères morts pendant la grande guerre
L'arraisonnement du Nieuw Amsterdam
Croiseur cuirassé Kléber et sous-marin allemand UC-61
Déporté politique et déporté résistant
25/26 août 1944 bombardement de Roscanvel
3 septembre 1944 bombardement de Telgruc
Le 248 RI 208ème compagnie et 5ème Bataillon en 1940
La bataille de l'Ailette le 5 et 6 juin 1940
Bataillon de FTP - Franc-tireur-partisan
La bataille navale de Casablanca
L'Emigrant sous protection allemande
Départ des marins pêcheurs résistants vers l'Angleterre
Georges Robin de l'I A de Camaret
Bateaux de Camaret arraisonnés ou mitraillés par la Royal Navy et la RAF
La Suzanne-Renée - Réseaux d'évasions des pilotes Américains et Anglais de la WW2
Les tombes du Commonwealth de : Camaret - Crozon - Lanvéoc - Roscanvel
Poste avancé Toul ar Stang : Russes blancs
Les forces américaines de la libération de Brest et Crozon
Les forces allemandes lors de la libération de Brest et Crozon
Les légions étrangères allemandes présentes en Crozon
Officier mécanicien Capitaine Jean Tassa
Camp de prisonniers de Rostellec
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