Affichage en église.
Dans le Bulletin d’informations d'octobre 2020 de la paroisse
de la presqu'île de Crozon on peut lire ceci :
Prière prônale
La tradition, surtout en Bretagne, veut qu'on inscrive les noms de ses
chers défunts à la prière prônale à l’occasion de la fête de Toussaint
et pour le Jour des Morts qui est célébrée le lendemain 2 novembre. C'est
une manière de garder un lien affectif avec eux et de prier pour ceux
qui ont du mal à persévérer dans la foi ou qui n’ont pas vécu dans une
grande charité fraternelle, cette prière est alors une prière d’intercession,
« réparatrice » pour que ces défunts reposent en paix auprès de Dieu.
Les noms inscrits à cette prière prônale sont cités au cours des messes
dominicales après la Toussaint. Il n'y a aucun tarif pour ces inscriptions,
chacun donne ce qu'il veut, l'argent sert ensuite à célébrer d’autres
messes pour les défunts, surtout pour les pauvres qui n’ont pas eu de
sépultures chrétiennes.
Père Yvon LE GOFF curé
Au sens strict communément admis, une prière prônale énumère les noms
des trépassés lors d'une messe, en fin de sermon, sur demande d'une famille.
Au sens large, le caractère prônale d'une prière consiste à citer une
personne vivante ou morte suivi d'une intention, d'une recommandation,
d'une information pour ensuite prier avec l'ensemble des paroissiens présents
lors de la messe. Autrefois, étaient chanté un Notre Père, un Je vous
salue Marie et un De profundis s'il s'agissait d'un défunt. La liste des
patronymes à nommer, parfois trop longue, se reportait à la messe suivante
ou en messe basse à la discrétion du curé.
Au tout début du 20ème siècle, en presqu'île de Crozon la langue bretonne
résiste encore à la généralisation du français durant les offices religieux.
Roscanvel pratique uniquement le breton, Camaret, uniquement le français,
Crozon et Lanvéoc selon la messe et l'importance de celle-ci, Telgruc,
Argol et Landévennec, le breton toujours !
Progressivement le breton disparaît, la messe de Toussaint fit de la résistance,
mais la prière prônale sera l'une des dernières, si ce n'est la dernière
à être dite en breton dans les églises où le breton mit du temps à être
oublié.
Durant le Moyen-Age et les siècles qui ont suivi, le droit de prière prônale
était un des droits mineurs – minores honores – octroyé par l'évêché
aux nobles qui le demandaient contre rente. Un noble s'assurait d'être
cité au cours des messes selon l'importance de la rente et le contenu
explicite de ce droit qui n'était rien d'autre qu'une ressource financière
pour l'église.