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Four à boulets

Le four à boulets de la tour Vauban de Camaret avec son toit pentu et sa cheminée. A l'étage inférieur des créneaux de tir qui n'ont rien à voir avec le four. La tour Vauban est construite entre 1689-1690 et 1696 et ce n'est qu'en 1794 qu'un four à boulet est inséré dans les murs après qu'un poste de guêt soit supprimé. La sortie des boulets dans la cour intérieure, se fait par une goulotte en pierres courbes.

Four à boulets à cheminée de type Meusnier du fort de la Fraternité.

Vestiges du four à boulets du fort de la Fraternité.

Principe de base du four à boulets.

Le four à boulets ou four à rougir les boulets est une invention dont la date est inconnue du fait que la pratique de chauffer des projectiles pour qu'ils incendient les cibles une fois tirés est ancienne. L'usage du métal passé au feu se faisait dans un creuset rempli de charbon de bois incandescent. Chauffer un boulet prenait plusieurs heures. Peu à peu, des solutions techniques ont été développées pour réduire le temps d'attente et augmenter la cadence de production de boulets rouges – l'expression "tirer à boulets rouges" provient de cette stratégie militaire.

Fin 18ème siècle, et ceci jusqu'en 1843, les boulets de canon, simples sphères métalliques pleines ou creuses selon les époques, sont présentés à l'entrée d'enfournement surélevée de quelques marches du four à boulets. L'artilleur pose les boulets sur des rails en fer du conduit incliné, tapissé de briques réfractaires. Les boulets roulent vers la partie chauffante basse. Il s'agit d'un feu entretenu par un autre artilleur. La combustion de bois se fait dans un foyer dans lequel sont présentés les premiers boulets qui, pour un four très performant, sont à 800° en une demi-heure. La cendre du foyer tombe dans un cendrier sous l'âtre. La fumée s'échappe par le conduit d'arrivée des boulets et remonte jusqu'à un conduit vertical élevé juste avant la passe d'enfournement. L'extraction des boulets rouges se fait après le passage par dessus le foyer grâce aux rails ou grilles, avec une pince à oreilles à manches longs qui est utilisée par un troisième artilleur qui emporte ce boulet vers un canon afin d'en charger la gueule.

L'opération est dangereuse et sujette à des incidents de tir répétés, les artilleurs s'en plaignent autant qu'ils s'en craignent. Le canon est muni d'une gargousse réduite – sac de poudre noire explosive – l'enveloppe de parchemin, ou cartonnée est humidifiée. On y ajoute un tampon de foin humide ou d'argile trempée. Le boulet chaud arrive grâce à une cuiller de batterie, dans certaines batteries on ajoute ensuite un nouveau tampon mouillé de foin ou d'argile. La mise à feu est classique, le boulet est tiré et doit atteindre le navire ennemi si possible en se fichant dans la coque en bois ou de même sur le pont du vaisseau. Le but est de créer un incendie à bord pour réduire la capacité de tir des marins ennemis occupés à tirer vers la côte leurs propres boulets qui peuvent éventuellement être rougis. Avec ce genre de tirs, les canons chauffent énormément. Les recommandations des manuels d'artillerie quant à des refroidissements par aspersion d'eau, ne peuvent être toujours suivies des faits par manque d'eau à disposition. De plus le passage du froid au chaud et inversement crée des dilatations brusques du canon qui vieillit prématurément. La dilatation du boulet peut aussi être préjudiciable. Enfin, le recul du canon "bouché" est nettement plus important et donc plus dangereux.

Parmi les plans des différents modèles de four, un semble avoir été un plan type reconnu par les instances militaires françaises, celui du Général Meusnier*, modèle à réverbération (ou à réverbère – concentration et limitation des pertes de chaleur par une voûte de réverbération en terre cuite). Le modèle est validé en 1793 (longueur totale 5.40m) et reste le plus évolué et efficace mais coûte aussi cher qu'un canon soit environ 1600 frs. Une version type 1795 (longueur totale 4.50m) est mise au point, plus efficace, plus économique, cette version sera une référence. Néanmoins une commission des fortifications demande une expertise en 1810 puis en 1820 afin de connaître l'efficacité des fours. Seul le modèle Meusnier écourté avec un gril, soit une grille de chauffe sous les boulets, parvient à ses fins. Les autres modèles sont décevants. Une ultime version du four Meusnier est élaborée en 1820 d'une longueur de 3.10m, il n'en n'existera pas de meilleure ! Les fours Meusnier résistent aux boulets ennemis, ce qui n'est pas le cas de tous les autres modèles en service.

Outre le temps de préparation (il est préconisé l'usage de forges à soufflet si l'attaque ennemie est furtive), outre la dangerosité de la manipulation, le fait de placer un ou plusieurs fours dans une batterie de côte qui est sensée rester discrète aux yeux de la flotte ennemie au large, indique la position de cette batterie à cause des fumées s'échappant des fours. L'ennemi informé de la disposition des défenses côtières décide donc d'être prudent.

En 1843, les fours sont interdits de construction mais pas encore d'usage pour ceux qui sont encore en état à cause du délabrement des bâtis non entretenus et des pillages de la population avoisinant les batteries malgré la présence d'un gardien : ceci concerne tout particulièrement les briques réfractaires et les métaux (les matériaux rares et donc chers). En 1865, ils sont officiellement déclassés. L'obusier à obus explosif est affecté dans les batteries reléguant ainsi l'usage du four à boulets à une inutilité définitive tout comme les canons qu'il servait. Les premiers navires à coque blindée apparaissent sur mer.

En Presqu'île de Crozon, la présence de 5 fours à boulets est attestée; sans doute, il y en eut bien d'autres :
• 2 fours à boulets à la batterie basse de Cornouaille, il n'en reste rien.
• 1 four à boulets à la batterie de Beaufort, il subsiste des traces de soubassement.
• 1 four à boulet au fort de la Fraternité, en ruines.
• 1 four à boulet à la tour Vauban de Camaret-sur-Mer : restauré.

* Jean-Baptiste Marie Charles Meusnier 1754 - 1793 militaire, géomètre et ingénieur français.



La défense côtière avant 1939

Goulet de Brest

Postes de projecteur du Goulet Roscanvel

Cam 59 Camaret

Lunette à micromètre G de côte

Télémètre Audouard

Les postes de télémétrie Audouard 1880 Rosvanvel : Kerviniou - Capucins Sud réemployé - Capucins Sud - Capucins - Capucins Nord - Stiff - Espagnols Sud - Espagnols

Poste d'observation 1920 de Cornouaille Roscanvel

Bataille de Trez Rouz Camaret

Milice garde-côte

Batteries : Basse de Cornouaille Roscanvel - Batterie de Beaufort Roscanvel - Vieille Batterie Roscanvel - Haute de Cornouaille Roscanvel - Poul Dû Crozon - Mort Anglaise Camaret - Capucins Roscanvel - Kerbonn Camaret + projecteur Camaret - Kerviniou Roscanvel - Pen-Hir Camaret - Tremet Roscanvel - Ty-Du Morgat - Portzic Crozon - Stiff Roscanvel - Pourjoint Roscanvel - Haute Pointe des Espagnols Roscanvel - Petit Gouin Camaret - Sud des Capucins Roscanvel - Batteries hautes des Capucins Roscanvel - Batterie de rupture ou bombardement - Batteries haute et basse du Kador Morgat - Rouvalour Crozon - Batteries Est de Roscanvel Roscanvel - Batterie du Run / Pont-Scorff Roscanvel - Batterie de l'île de l'Aber Crozon - Batterie extérieure de la Tour Vauban Camaret - Batterie de Dinan Crozon

Cabines téléphoniques de batterie

Camp Sanitaire des Capucins Roscanvel

Casernement bas de la Pointe des Espagnols Roscanvel

Casernement haut de la Pointe des Espagnols Roscanvel

Abri groupe électrogène Roscanvel

Fortifications de la Pointe des Espagnols Roscanvel

Casernement de Kerlaër Roscanvel

Casernement de Lagatjar Camaret

Baraquement Adrian

Carrière

Ile Trébéron et île aux Morts

Île Longue avant 1939

Camp d'internés de l'Île Longue

Circulaire du 31 juillet 1846

Corps de Garde 1846 / Fort : Aber Crozon - Camaret Camaret - Kador Morgat - Postolonnec Crozon - Roscanvel Roscanvel - Rulianec Morgat

Loi de déclassement des corps de garde 1846

Loi du 17 juillet 1874 - système Séré de Rivières

Loi du 3 juillet 1877 - réquisitions de l'armée

Réduit de Kerbonn Camaret

Tours modèle 1811

Borne

Chemins de service Roscanvel

Créneau à lampe

Créneau de tir

Réduit de Quélern Roscanvel

Lignes de Quélern Roscanvel

Caserne Sourdis & cale Roscanvel

Les forts : Fraternité Roscanvel - Landaoudec Crozon - Lanvéoc Lanvéoc - Toulinguet Camaret - Crozon Crozon

Caponnière

Fort Robert Roscanvel

Ilot du Diable Roscanvel

Lignes de Quélern Ouest Roscanvel

Mât à pavillon

Tirs à la mer pavillon rouge

Niche pareclats

Pointe des Espagnols - Ligue Roscanvel

Postes de Douane

Poste d'inflammation des torpilles Roscanvel

Poudrière de Quelern Roscanvel

Sémaphore

Station TSF Roscanvel

Repère d'Entrée de Port R.E.P. Roscanvel

Canon de 47mm TR Mle 1885-85

Canon de 65mm TR Mle 1888-91

Canon de 75mm Mle 1908

Canon de 95mm Lahitolle Mle 1888

Canon de 100mm TR

Canon de 32 cm Mle 1870-84

Canons de siège et place

Histoire et évolution des calibres des canons

Four à boulets

Abri du champ de tir de l'Anse de Dinan

Les pierres de guerre

Les boulets

La poudre B

Tir à ricochets

Munition calibre 12.7mm SF

L'arrivée de la téléphonie dans les postes d'observation

Les Ancres de Roscanvel Roscanvel

Flotte Tardieu

Corvette Chevrette

Garde-pêche

Motte féodale de Rozan Crozon

Château-fort de Castel bihan Poulmic Lanvéoc

La ligne d'artillerie terrestre de 1914

Les piliers des terrains militaires

Sous-marin Nautilus de Robert Fulton Camaret

1404 la chute de l'Anglais à Lam Saoz Camaret

La BAN de Lanvéoc-Poulmic Lanvéoc

La défense antiaérienne avant 1939

Position de DCA en presqu'île avant 1939

Batterie de DCA de Kerguiridic Crozon

Batterie de 100mm Pointe des Espagnols Roscanvel

Projecteur et écoute de Pen ar Vir Lanvéoc

Projecteur et écoute du Grand Gouin Camaret

Abri de projecteur de la Pointe des Espagnols Roscanvel

Station d'écoute aérienne de Messibioc Lanvéoc

Autres positions françaises de projecteurs

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MILITARIA : de 1939 à nos jours

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